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Colorimétrie

Le chapitre précédent nous a permis d'entrevoir deux univers très différents : l'univers de la physique basé uniquement sur la notion de spectre et de puissance par longueur d'onde et le monde de la psycho-vision qui utilise les données des capteurs L, M et S situés sur la rétine pour créer l'impression colorée.

Dans le cadre de la vision par ordinateur, il est généralement couteux et peu efficace de baser des algorithmes sur la définition physique de la lumière (les spectres). En effet, utiliser un spectre impose d'échantillonner l'intervalle $ [360nm-830nm]$ des longueurs d'ondes visibles. Sachant que cette intervalle est généralement échantillonné tous les 10 nm, une couleur sera décrite par $ \frac{830-360}{10}=50$ valeurs, alors que l'on sait que l'oeil humain ne travaille qu'avec 3 valeurs correspondant aux réponses des cônes L, M et S. De plus, si le but du traitement est de simuler le comportement visuel humain (en segmentation par exemple), l'utilisation de spectres peut entrainer des erreur d'interprétations. En effet, s'il est exact que deux spectres identiques donneront la même impression colorée, du fait de la perte d'information induite par les cônes L, M et S, de nombreux spectres peuvent être différents tout en donnant la même impression colorée (voir section 4.1). On ne peut donc pas espérer différiencier des couleurs en utilisant uniquement les spectres.

D'un autre côté, les résultats en psycho-vision sont encore insuffisants pour concevoir des algorithmes complexes et efficace s'inspirant du système visuel humain. Certains chercheurs ont réussi à simuler les premiers traitements effectués par le système visuel entre l'oeil et la zone V1. Ces traitements bas niveaux permettent de concevoir des algorithmes intéressants de lissage ou de décomposition du signal mais ne permettent pas,par exemple, d'effectuer des traitements de plus haut niveau comme la segmentation.

La colorimétrie se situe donc entre ces deux extrêmes. Plutôt que d'utiliser des spectres inutilements complexes et inadéquats pour simuler le comportement humain, la colorimétrie utilise des mélanges de couleurs basés sur trois couleurs primaires tout comme l'oeil humain. Mais plutot que d'essayer de comprendre et simuler le comportement du cerveau, la colorimetrie s'attache à observer les effets de certaines stimulations lumineuses sur celui-ci et d'en tirer parti pour la définition de nouveaux espace colorimétriques.



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Brun Luc 2004-03-25